Le projet des économies de communauté cherche à contribuer à l’émergence d’une économie politique qui se concentre sur les pratiques d’auto-détermination économique, sur l’idée « qu’un autre monde est possible », et qui se consacre aux futurs post-capitalistes. Il regroupe des chercheurEs-engagéEs qui travaillent avec les idées développées par Katherine Gibson et feu Julie Graham, deux géographes expertes en économie politique féministe. Ces chercheures – mieux connue sous le nom de plume de J.K. Gibson-Graham – ont pris d’assaut le milieu intellectuel marxiste dans les années 1990 avec leurs idées révolutionnaires.
En 1996, dans le cadre de discussions sur l’inévitabilité de la globalisation capitaliste, J.K. Gibson-Graham publie The End of Capitalism (as we knew it). Elles proposent un argument controversé, à savoir que la tradition intellectuelle de la gauche en général, mais en particulier la tradition marxiste, de par son insistance sur le capitalisme comme étant LE système unitaire, globalisant, envahissant et hégémonique a contribué à provoquer une crise dans la politique de gauche. Que le projet de comprendre la bête a produit une bête. Que ce processus de production du savoir au service de la politique a eu un effet aliénant. Que la conception du « capitalisme hégémonique » interfère avec l’imaginaire anticapitaliste. En 2006, elles publient A Postcapitalist Politics, dans lequel elles présentent leur concept d’économie diversifiée et analysent les succès et défis des projets de (ré)appropriation de l’économie de par le monde. En 2013, elles publient Take Back the Economy – qui reprend les idées de leur travail sous la forme d’un outil d’éducation populaire. Le projet du Community Economies regroupe aujourd’hui plus de 140 chercheurEs-militantEs et plusieurs communautés de par le monde.
Si vous avez manqué la conférence, Sortir du capitalisme en 2016, suivez ce lien pour regarder les vidéos de l’événement: http://www.economiesdecommunaute.org/programme/